Dans le paysage breton, qu'étaient les kanndi ?
Indice 1 : environ 60 kanndi ont été retrouvés dans les alentours de Landerneau et de Daoulas.
Indice 2 : on ne trouve de kanndi que dans le Finistère-nord, du fait d'une particularité de procédé, l'élaboration étant différente dans le reste de la Bretagne.
Indice 3 : kanna en breton signifie " blanchir ".
Indice 4 : Morlaix a connu son heure de gloire grâce à l'or bleu, cette plante herbacée cultivée pour ses fibres textiles.
Indice 5 : la photographie ci-dessous ↓
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Tréflevenez. |
La réponse : les kanndi ou maisons buandières en français.
Petites constructions de pierres du pays, les kanndi sont localisées principalement dans le Léon. Le lin y étaient blanchi directement en écheveaux de fil, alors que partout en Bretagne et ailleurs, on blanchissait la toile. Cette particularité locale s'est alors logiquement traduite par des édifices spécifiques : les « kanndi » (de kanna, blanchir, et ti, maison).
Petites constructions de pierres du pays, les kanndi sont localisées principalement dans le Léon. Le lin y étaient blanchi directement en écheveaux de fil, alors que partout en Bretagne et ailleurs, on blanchissait la toile. Cette particularité locale s'est alors logiquement traduite par des édifices spécifiques : les « kanndi » (de kanna, blanchir, et ti, maison).
Ces buanderies ont été édifiées dans la campagne par les paysans qui
s'affairaient aux diverses étapes nécessaires pour passer de la graine
de lin à la toile. Leur propriété était souvent commune à plusieurs
familles. Leur implantation est proche d'un ruisseau ou d'une source. Ils constituent
un riche patrimoine dont l'état de conservation est toutefois très variable. Car si environ 350 kanndi ont été dénombrés sur 22 communes, peu ont été ceux retrouvés. Si l'inventaire des « kanndi » du Pays de Landerneau-Daoulas a été mené de façon exhaustive par les membres de l'association Dourdon,
ce travail reste à poursuivre sur les territoires voisins. Si cette " blanchisserie éclatée " semble correspondre à la zone de
production des crées, les limites géographiques de cette activité économique ne sont en effet pas précisément connues (hormis dans la partie orientale ou elles coïncident avec la
limite Léon-Trégor).
L'architecture des kanndi
Un kanndi se présente sous la forme d'une petite bâtisse, couverte
de chaume ou d'ardoises, de plan rectangulaire (4 à 5 m de large et
4 à 13 m de longueur). Les matériaux utilisés sont locaux :
schiste à Saint-Urbain et au Tréhou, granite à Plouédern et Ploudriry... Des pierres de taille peuvent être employées
pour les encadrements d'ouvertures. À l'intérieur le sol est dallé ou
pavé.
Le bâtiment comporte un bassin (aussi appelé « douet »), la plupart du temps en granite, l'étanchéité de l'ensemble étant assurée par un joint de chaux. Située
le long d'un pignon, cette cuve, d'environ 1,3 à 1,5 m de diamètre, est alimentée en eau courante par un ruisseau qui
le traverse : il servait à rincer le fil après le blanchiment. Deux à
trois dalles de schiste sont placées en travers du bassin afin de faciliter l'égouttage des écheveaux. Mais parfois la
cuve est en bois, composée de douelles de sapin (qui produit peu de
tanin colorant) cerclées de fer et posées sur un disque de pierre. Les
écheveaux de fil étaient alors placés dans la cuve avec de la cendre de hêtre
aux propriétés saponifiantes. Un escabeau de bois, ou parfois un
marche-pied taillé dans la cuve permettait la manutention des écheveaux.
La cuve repose sur une petite auge de pierre servant à la vidange. Dans les deux cas de figure, une cheminée ou un simple âtre permettait de chauffer l'eau
indispensable au blanchiment du lin, tout en apportant un peu de
chaleur. Après l'opération de blanchiment dans la cuve, il s'agissait par la suite de procéder à l'essorage puis au séchage des écheveaux de lin ainsi blanchis par l'étendage de ces derniers sur la
parcelle attenante au kanndi.
Les ruines d'un kanndi à Plouedern. |
Lorsque le travail du lin a disparu des campagnes, certains kanndi
ont servis de lavoirs mais l'apparition des machines à laver a
entraîné leur abandon et, peu à peu, leur oubli. Aujourd'hui, grâce à la volonté de quelques Hommes, certains kanndi font l'objet de travaux de restauration et d'une valorisation (à Saint-Thégonnec ou Commana).
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