L'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé


La forme si singulière de l'abbaye de Quimperlé mérite un détour.
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        Le style roman breton n'existe pas à proprement parlé, tout au plus quelques écoles locales, à la diffusion réduite. Souvent les édifices se rattachent de manière fragmentaire à des tendances venus d'ailleurs. A Sainte-Croix, l'influence poitevine est évidente dans de nombreux domaines. Soutenue par 4 épais piliers, se décomposant en un faisceau de 15 colonnes, la " coupole " s'élève à 19 m au-dessus d'une " église-halle ". Des arcades animent les murs intérieurs, elles sont basses et aveugles dans les absides hautes. Quelques panneaux sculptés sont présents au chevet et surtout au-dessus de l'ancienne porte principale, elle-même en saillie. Cependant, le roman poitevin ignore les tympans, lesquels existent à Quimperlé.

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Chapiteaux extérieurs aux motifs séduisants.
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Le retable

        Œuvre majeure de la Renaissance, le retable a été placé face à l'entrée principale de l'église en 1541, du temps du dernier abbé régulier Daniel de Saint Alouarn. Les auteurs anonymes ont utilisé le calcaire charentais de Taillebourg. Ces artistes maitrisent parfaitement l'art de la Renaissance italienne et sont même peut-être originaires de la péninsule. De décembre 1731 à mai 1732, le sculpteur rennais Jullien Morillon doit s'activer à le transporter à son emplacement actuel, mais contrairement à une idée reçue, il ne modifie en rien la statuaire existante.

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        Le thème développé est celui désiré par l’Église enseignante, autour de Jésus, différents registres se superposent de bas en haut : celui des personnages de l'Ancien-Testament (prophètes, évangélistes et les douze apôtres), celui des vertus et puis les bustes des docteurs de l'Antiquité et d'Occident. La décoration unit, avec beaucoup de virtuosité, une profusion de motifs dans une symétrie qui n'est qu'apparente.

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La crypte et le tombeau du saint fondateur

        Voûtée d’arêtes, la crypte à 3 nefs, 3 travées et un rond-point est sans doute l'une des plus belles de Bretagne. Autrefois, lieu de dévotions superstitieuses, elle s'ouvrait autrefois dans l'axe de l'abbatiale. Conçue pour abriter le tombeau du saint, sa décoration respecte une parfaite symétrie. Les pléthoriques chapiteaux originaux présentent peu de reliefs et s'apparentent à ceux de Landévennec et de Saint Gildas de Rhuys. Les figurations humaines sont quasiment absentes, remplacées par des représentations animales (salamandres, oiseaux...) et quelques formes fantastiques. Prédominent les motifs végétaux et ornementaux souvent associés (roues, spirales, vanneries, entrelacs...).

Chapiteaux de la crypte.
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        Le tombeau de saint Gurloës se dresse devant l'autel de la crypte et se compose de 2 parties : le massif qui remonte probablement au XIème siècle et le gisant, fort mutilé du XVème. Saint Gurloës, en costume d'abbé repose la tête sur un coussin et les pieds dominant un dragon. Sa main gauche tient un livre alors que de la droite, il serre une crosse dont la partie supérieure est absente.

Les gisants de saint Gurloës et de l'abbé de Lespervez, le restaurateur de la chapelle Notre-Dame (XVème).
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L'adoration des Bergers (1635)

        Œuvre de J. Bizien, peintre breton talentueux mais totalement oublié, le tableau porte le blason et le portrait probable du donateur : Jean Auffret, sieur de Torquélennec. L’œuvre illustre l'implantation de la nouvelle religion sur les ruines de l'ancienne, sous un ciel nordique mais dans un paysage italien. La toile s'organise symétriquement par rapport à un axe médian, celui de la Vierge et l'enfant. En arrière plan, le spectateur peut distinguer le cortège des mages d'un côté et la Fuite en Égypte de l'autre.

Pour en savoir plus, c'est ici.
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