16 mars 1978 : l'Amoco Cadiz s'échoue sur les côtes bretonnes.

      L'Amoco Cadiz est un pétrolier supertanker battant pavillon libérien, il est affrété par les Étatsuniens de l'Amoco International Oil Company et l'équipage est italien ! Au matin du 16 mars 1978, faisant route vers d’Amsterdam, il a une panne de gouvernail dans une grosse tempête, avarie maximale et qui ne pardonne pas sur ce type de grosse structure flottante. Le remorquage échoue à cause des câbles qui se rompent, le navire talonne (toucher le fond) une première fois. Dans la nuit il se fracasse sur des récifs à 2 km au large de Portsall (29). Au petit matin, le spectacle est sinistre.

Cette photographie prise à 600 m d'altitude le 17 mars à 10h35 montre le bâtiment coupé en deux et vomissant son pétrole. Sous l'immense couche polluante, la mer quasiment invisible.
      En l'espace de deux semaines, la totalité de la cargaison, soit 240 000 t de pétrole, se déverse en mer. Entrainée par les vents et les courants, elle vient souiller plus de 300 km d'un littoral breton parmi les plus beaux d'Europe. 

©J. Le Fevre.


     Sur leurs écrans de télévision, les Français découvrent avec stupéfaction les images apocalyptiques d'une grande marée noire

Illustration de la pollution : dans le port de Roscoff le 21 mars 1978.
    


     La rage au cœur, les riverains se lancent dans une lutte désespérée contre une catastrophe cent fois prédite. Cette marée noire record n'est pas un accident isolé en Bretagne. Il y a eu un premier avertissement de grande ampleur avec l'échouement du Torrey Canyon en Cornouailles anglaise, le 18 mars 1967. Des nappes dérivant en Manche sont venues souiller le littoral breton, entre Morlaix et Plouescat puis les baies de Douarnenez et d'Audierne.


     La marée noire de l'Amoco Cadiz est la plus importante de celles par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde. D'ailleurs, les statistiques de l'International tanker Owners Pollution Federation Limited (ITOPF) montrent que 1978 est l'année du triste record de quantité de pétrole rejetée en mer. 


     A terre, des milliers d'agriculteurs se mobilisent dès la première heure. Ils sont rapidement rejoint par des volontaires. Dans l'urgence le goudron ramassé à la pelle a été enfouis dans le sol en différents sites. Après une longue et pénible procédure, l'armateur pollueur ne sera condamné à verser que 183 millions d'euros à l’État français - les dommages écologiques n'étant pas pris en compte -.



 Sources : l'Ifremer, le CEDRE.

E.M




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