Article de Nathalie Bougeard du Figaro en date du 23 Mai 2012.
Source du document original : Article accompagné d'un portrait.
E.M
"Au sein du très select Club des Trente, les chefs d'entreprises bretons se rendent des services : en partageant leurs informations sur les marchés étrangers, en défendant des initiatives communes, voire en s'hébergeant.
«Toute entreprise bretonne qui a besoin d'un bureau et d'une ligne
de téléphone en Chine peut m'appeler, je les mettrai à sa disposition»,
assure Roland Beaumanoir, président du groupe qui possède les enseignes
Cache-Cache, Morgan et Bonobo. Présent depuis six ans en Chine, où il
compte plus de 500 magasins, ce patron discret n'hésite pas à donner un
coup de pouce à ceux qui le lui demandent.
Ainsi, deux cadres du
groupe Le Duff, hébergés à Shanghaï chez Beaumanoir pendant plusieurs
mois pour préparer l'ouverture de nouveaux points de vente. «Les locaux,
mais aussi l'avocat ou encore son responsable immobilier», se félicite
Louis Le Duff. Dans le même esprit, Jacques Rocher (groupe Yves Rocher),
propose à ses homologues de les aider sur le marché russe, où la marque
de cosmétiques est particulièrement bien implantée.
Un lobby puissant
Fréquentes,
des entraides de ce type trouvent leurs origines au Club des Trente.
«L'idée est que de grands industriels ou commerçants ouvrent la voie à
d'autres», résume Claude Guillemot, président de cette structure
informelle créée à la fin des années 1980 qui réunit une quarantaine de
patrons, dont Daniel Roullier, Jean-Jacques Hénaff, Alain Glon, Louis
Le Duff, Serge Raulic ou Christian Roulleau. Depuis quelques années, ses
adhérents s'ouvrent à leurs homologues des Pays de la Loire: Yves
Gonnord (Fleury-Michon) et ses alter ego de chez Eram ou VM Matériaux
font en effet partie du cercle fermé.
Sans tapage, les membres du
club se réunissent une journée par trimestre: «Chacun présente un état
des lieux de son secteur d'activité. Cela permet d'avoir des
informations précises sur l'état de l'économie. Disposer d'une situation
réelle sans biais constitue une formidable aide à la décision. Sans
compter que les coups de main sont fréquents», poursuit Claude
Guillemot, président de Guillemot Corporation.
Si rien n'est
formalisé, l'accès est très fermé: deux membres doivent proposer un chef
d'entreprise à la cooptation de ses pairs. En outre, le seul succès
dans les affaires ne suffit pas. Au Club des Trente, s'intéresser au
développement régional est essentiel. D'ailleurs, on ne compte plus les
initiatives soutenues par ces patrons et ce, grâce au fonds d'initiative
que la plupart abonde. Parmi les plus connues, la mise en place dès
1992 de Passeport Armorique, destiné à des étudiants éloignés du monde
de l'entreprise. À la clé, un prêt à 1 % et le parrainage d'un de ces
redoutables aînés. «La Bretagne a besoin d'entrepreneurs. À nous de les
aider», assure Claude Guillemot. Mais le Club des Trente est aussi un
lobby: LGV, stratégie portuaire ou encore transport combiné, rien ne
leur échappe".
Source du document original : Article accompagné d'un portrait.
E.M
Commentaires