Le Croisic et les étrangers à la fin du Moyen Âge.

GALLICE (A.), Le Croisic et les étrangers à la fin du Moyen Âge : les attirer, s’en protéger, in Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 117-1 | 2010, 61-74 p. 
Consulté le 20 mai 2014.


      Au Croisic, port du sel, la présence étrangère est limitée mais elle est jugée commercialement intéressante. Aussi s’efforce-t-on d’attirer les étrangers par des avantages fiscaux et en tissant des réseaux. Les parrainages et une lettre de rémission donne à penser à une certaine intégration. Cependant, la guerre donne à l’étranger originaire d’un pays avec lequel les hostilités sont engagées la condition d’ennemi justifiant une mise en défense du territoire et le recours à la force contre celui-ci, mais également contre des décisions de justice intervenant au sujet du droit de prise sur mer qui paraissent favoriser l’étranger.

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      In le Croisic, the port of salt, foreign presence is limited but considered as commercially interesting. So, it is tried hard to attract foreigners by fiscal advantages and by organizing networks. The sponsorings and a letter of pardon suggest a certain integration. However, the native of a country with which one is at war becomes an enemy. This justifies the protection of the territory and the use of force against the foreigner, as well as against decisions of justice about the right of capture at sea which seem to give him an unfair advantage.



        Principal port du pays guérandais, Le Croisic en est un des ports du sel. Si la présence étrangère pour l’enlèvement du sel n’a pas l’importance que l’on constate en baie de Bourgneuf, la fréquentation étrangère n’est pas absente et les Croisicais s’efforcent de la renforcer en obtenant du duc de Bretagne des privilèges fiscaux. Le Croisic dispose également d’une flotte importante aux capacités variées qui diffuse le sel du pays guérandais, surtout vers l’Angleterre, et est engagée dans le commerce roulier, en particulier du vin, avec les ports de la façade atlantique, Pour les Croisicais de tels trafics sont sources de contacts qu’ils s’efforcent de développer en établissant des réseaux. Cependant, si on cherche à attirer ceux « d’ailleurs », ils peuvent en temps de guerre représenter un danger dont il faut se protéger, ou, en temps de paix, constituer des concurrents que des mesures prises par les autorités ducales peuvent paraître favoriser, et contre lesquelles les Croisicais peuvent réagir par la violence. Étudier la présence des étrangers, à partir de l’exemple du Croisic, implique de s’interroger sur la façon dont ils sont perçus, sur les tactiques mises en œuvre pour les attirer, sur leur présence, et comment on s’emploie parfois à s’en protéger.

L'article se poursuit ensuite avec les points suivants :

          I). La notion d'étranger

        II). Attirer ceux "d'ailleurs"
                    a. La fiscalité
                    b. Les réseaux

          III) Se protéger
                    a. Les mesures militaires et la bourse commune
                    b. Les révoltes urbaines au Croisic en réponse des décisions qui paraissent favoriser les étrangers.


Pour retrouver le texte complet et fort intéressant, c'est ici.



Pour aller plus loin, si le sujet vous intéresse :

BOCHACA (M.), SARRAZIN (J.L.), (dir.), Ports et littoraux de l’Europe atlantique : transformations naturelles et aménagements humains (14e-16e), Rennes, PUR, 2007
GALLICE (A.), Guérande, Le Croisic, le pays guérandais du milieu du XIVe siècle au milieu du XVIe siècle, Rennes, PUR, 2003.
                  ,  « L’accès aux ports du pays guérandais et à l’estuaire de la Loire à la fin du Moyen Âge et au début du 16ème », dans Risque, sécurité et sécurisation maritimes depuis le Moyen Âge, Revue d’Histoire maritime, 9, 2008, p. 147-161.
MOAL (L.), L’Étranger en Bretagne au Moyen Âge : présence, attitudes, perceptions, Rennes, PUR, 2008
SARRAZIN (J.L.), « Un exemple d’urbanisation limitée : les agglomérations de la baie de Bourgneuf à la fin du Moyen Âge (13ème-15e siècle) » dans LAURENT (C.), MERDRIGNAC (B.), (dir.), Mondes de l’Ouest et villes du Monde. Regards sur les sociétés médiévales, Rennes, PUR, 331 p. 2005.
ici, HOCQUET (J.C.), SARRAZIN (J.L.), (dir.), Le sel de la Baie : histoire, archéologie, ethnologie des sels atlantiques, dans Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 114-2 | 2007. Consulté le 20 mai 2014.

H.M

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