Série berruyère

      Aujourd'hui, je vous propose une petite série berruyère, c'est à dire propre à Bourges, la capitale historique du Berry. Elle fait suite à mon article dans la région consacré à la remarquable Abbaye de Noirlac. La cathédrale de Bourges, seule cathédrale française dotée de 5 portails, y est magnifique et faute de savoir la photographier à l'époque, je n'en garde qu'un cliché "pas trop mal" sous un ciel menaçant !

Le "vaisseau" de la Cathédrale de Bourges.


      Le charme de cette commune tient sans doute à ses maisons, ses hôtels particuliers, ses rues pavées, à ses édifices de prestige... témoignant de son heure de gloire, lorsque le roi de France, et le financier du royaume résidaient dans la région. Pourtant le royaume est dans une passe critique, exsangue puisque assiégé de tous côtés par la royauté anglaise, alliés aux Bourguignons. Les Guerres franco-anglaises (communément nommées Guerre de Cent Ans) font rage ; la Normandie, l'Artois, les Flandres, le bassin parisien y compris Paris, la Guyenne jusqu'à la Vendée et le Limousin actuels sont sous le contrôle ou l'influence des Anglais, soit le quart sud-ouest et le Nord de la Loire*. Aussi, le dauphin Charles VII s'est réfugié dans le Berry, où il prépare sa riposte grâce notamment à son argentier et richissime homme d'affaires : Jacques Cœur, l'enfant du pays.

* Selon la période, le duché de Bretagne est soit du côté de l'Angleterre soit des deux côtés ! La noblesse bretonne s'affrontera alors en son sein en prenant le parti du belligérant britannique ou français car le duché breton connaît en effet une succession de guerres civiles successorales.

Palais Jacques Coeur, dessin de Viollet le Duc
Jacques Cœur, Bourges.

 



      Et justement, le palais du gothique tardif que celui-ci a fait bâtir - sans jamais l'habiter - est incontournable dans la cité médiévale, tant l'architecture extérieure (tuffeau et bois sculptés, ferronnerie d'art...) et intérieure sont élégantes et pléthoriques. Concernant l'ensemble des cheminées sculptées (narrant différentes scènes historiques), il ne me vient pas un autre site en rassemblant autant ou d'une telle qualité.





Sculpture d'un musicien dans un coin de cheminée.



      Un des autres intérêts de la cathédrale consiste en sa tour de 65 mètres, ouverte au public et qui permet une vue panoramique sur Bourges et ses alentours. Enfin et pour la petite histoire, il se trouve que j'y avais croisé par hasard mon ancien prof d'allemand du lycée et sa famille.




Pour en savoir plus :

ici, une vidéo Des racines et des ailes consacré au Guerres franco-anglaises, avec notamment Bourges à l'honneur à partir de 16:45'.
Brugger (L.), Christe (Y.), Bourges, la cathédrale, éditions Zodiaque, Abbaye de La Pierre qui Vire, 2000.
ici, Ferauge (M.), Mignerey (P.), L'utilisation du fer dans l'architecture gothique : l'exemple de la cathédrale de Bourges, In Bulletin Monumental. Tome 154 N°2, année 1996. pp. 129-148. Consulté le 31.01.2015
Heers (J.), Jacques Cœur : 1400-1456, Paris, Perrin,‎ 1997. Une des bibles sur le sujet.
Ribault (J.Y.), Le palais Jacques-Cœur, Paris, mars 2001.


Si la région du Berry vous inspire et afin de clore cette série, je vous propose les vidéos qui suivent :





Voyage sur la route touristique Jacques Cœur


Le Berry nature...







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