1916 : mort de mon aïeul à Belloy-en-Santerre

        Stupide guerre qui verra s'entretuer près de 19 millions de soldats européens entre 1914-1918. Parmi eux, mon arrière grand-père, âgé de 36 ans. Un siècle, 100 ans depuis le dimanche 15 octobre 1916 ! Simon Menou laissera derrière lui une veuve et des enfants en bas-âge dont mon grand-père qui allait fêter, 10 jours plus tard, son 4ème anniversaire. Bretons, "chaire à canon bon-marché", il appartenait au 33ème régiment d'infanterie coloniale et sa compagnie est décimée lors de la Bataille de la Somme.

Simon Menou. ©Archives personnelles.
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Son acte de décès, transmis à sa commune, l'Ile de Sein, que le 27 mai 1917 !
Historique (sept-déc 1916) du 33ème coloniale.
Le théâtre géographique des opérations.


        La bataille de la Somme en quelques chiffres, c'est : 141 jours de combats du 1er juillet au 18 novembre 1916, 1.700.000 d'obus tirés sur les lignes allemandes, 18 m, la distance entre chaque canon allié soit 2.700 canons sur environ 50 km de front, 60.000 pertes britanniques, rien que lors du 1er juillet 1916 (the bloodiest day), 32 chars britanniques employés pour la première fois et créant un effet de panique chez les Allemands, 12 km de gagnés par les Britanniques après 4 mois de combats et 10 km pour les Français. Et plus d'un million de pertes (morts, blessés, disparus, prisonniers) pour quelques kilomètres...

        400.000 pertes britanniques et autant coté allemand, 200.000 pertes françaises, dont 66.000 "morts pour la France" comme mon arrière-grand-père. Derrière ces photographies prises à Belloy en Santerre en septembre et octobre 1916 et témoignant des ravages des artilleries se jouait le destin d'hommes et derrière eux, ceux des familles (endeuillées, traumatisées par les fantômes, les amputés... revenant des différents fronts).

Les ruines du village de Belloy en Santerre, un peu en retrait des tranchées où est décédé mon arrière grand-père.

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