La "soupe du pauvre" (Haute-Bretagne)

Holbein "Le jeune", Le laboureur, vers 1530-38.

        La soupe du "pauvre" de Haute Bretagne (grossièrement 35 + 44) nécessitait 2 bottes de bricolin, surnommé " asperge du pauvre " ou autrement connu sous le nom de piochon en Charentes, Poitou et Vendée. En Basse-Bretagne, cette soupe est également commune mais son nom diffère. Les bricolins sont ces jeunes pousses printanières de chou, généralement vert ou fourrager. Elles étaient un complément de revenus pour les fermiers, bien que certains les offraient aux plus démunis du village. Comme toujours avec les choux, les bricolins sont plus tendres, lorsque la gelée " est passée dessus ". Source de nourriture très bon marché, cette soupe ancestrale était synonyme du retour du printemps puisqu'elle est réconfortante et savoureuse durant les derniers jours hivernaux.


Ingrédients
2 bottes de bricolins,
10 pommes de terre moyennes,
1 cuillerée de saindoux, qu'il est possible de remplacer par 20 g de beurre salé,
2 L d'eau
sel.




        Épluchez les pommes de terre, lavez les jeunes pousses. Dans un faitout ou une marmite, faire chauffer l'eau jusqu'à ébullition avec un peu de sel. Puis y jeter les bricolins, laissez cuire pendant 10 minutes. Parallèlement, coupez les pommes de terre en moyens quartiers. Ajoutez-les dans l'eau avec la matière grasse (beurre ou saindoux) et laissez cuire pendant 35-40 minutes environ.


        Pour le service, plusieurs écoles coexistaient selon les pays hauts-bretons et selon les villages ! Une tradition consistait à séparer les légumes du jus. Il s'agissait alors de consommer la soupe en entrée puis les légumes pour la suite du repas. L'autre permettait d'utiliser les restes de pain (rassis) de la semaine. La soupe avec les légumes était alors versée dans une assiette creuse sur les morceaux ou les tranches de pain.

Souben an tri daig,
Dour, holen ha baraig !


A Madeleine, mon arrière-grand-mère maternelle (1905-2001), qui raffolait des bricolins !

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