Le port abrité de Bestrée

        En écho à l'article relatif à la mort et le deuil de la pêche langoustière bretonne publié le mois dernier, je vous propose de remonter le temps. La pêche à la langouste permet encore de constituer de petites fortunes individuelles, elle fait vivre des ports tels Camaret, Douarnenez et les équipages partent parfois au loin le long des côtes mauritaniennes. 


        Les conditions climatiques (comme une forte houle de suroît) rendent souvent la mer dangereuse lorsque les marins pêchent sur le plateau continental breton, ce qui leur imposent de trouver des ports-abris, dont celui près de la Pointe du Raz : le port de Bestrée. Ouvert sur la baie d'Audierne, digne d'un repère de contrebandiers, il est protégé par un ensemble de digues et surtout des enrochements naturels. Avec ces anciennes photographies, il est assez aisé d'imaginer la vie quotidienne - habits de besogne, pratiques, rudesse du travail, mains abîmées par les cordages, le sel, le froid et les avirons ... - de ces hommes et adolescents cornouaillais qui composaient la flottille professionnelle. En 1924, 19 embarcations montées par 79 hommes y avaient leur attache.




Bered, vareuse, chemise de lin, sabots ... Habit traditionnel de travail des pêcheurs cornouaillais au début du XXème siècle.






        Une plateforme, une cale et un escalier ont d'abord été construits à flanc de falaise. Enfin un treuil à main ainsi qu'un astucieux téléphérique parachèvent les installations du port ; les hommes ne s'éreintent plus le long de la paroi à monter ou descendre continuellement le fruit de leur labeur, leurs filets, leurs outils ... .


        Outre les canots en bois navigant à la voile et à l'aviron à la recherche de langoustes, le port de Bestrée servait également pour le ravitaillement des phares en mer, la relève des gardiens, et de liaisons vers l'Île de Sein en été. Aujourd'hui, en dehors des bateaux de plaisanciers ou d'une petite poignée de pêcheurs professionnels (pour le bar de ligne), il ne reste plus guère d'embarcations et depuis longtemps, " le plastique a remplacé le bois ".



Sur cette photographie, il est possible de distinguer les 2 types d’engins couramment employés pour traquer la langouste et le homard : le casier cylindrique en latte de châtaigner et le casier hémisphérique en osier.





Initiation et participation des fils dès le plus jeunes âges.







Pour en savoir plus :

ici : Les ports-abris du Cap-Sizun (contexte et géographie), Musée maritime du Cap-Sizun. Consultation le 17.10.2015.
ici : Le costume Breton, Exposition numérique au Musée départemental breton et aux Archives départementales - mars à septembre 2013.
ici : les ports de la commune de Plogoff.
ici : Port-abri de Bestrée, panorama, vidéo Youtube, avril 2012.


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