Hier et aujourd'hui (12) : le four à chaux de Machecoul



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        Avant l'installation du four, il existait un prieuré de l'ordre saint Benoît, composé d'une chapelle, de deux maisons et de 800 ares de terres. Le four à chaux est construit en 1857 à l'instigation des entrepreneurs Renaud et Gaboriaud, sur un emplacement très calcaire : l’îlot Saint Michel. Par la suite, il appartient à la famille Michaud qui l'aurait exploité jusqu'à l'arrêt de l'activité en 1925. Propriété de la commune depuis 1994, de larges travaux ont été engagé pour sa restauration en 2001. 

        Le four à chaux de Machecoul est constitué d'une tour carrée aux murs très épais, adossée à une rampe d'accès. La partie centrale de la tour appelée cuve est de forme ovoïde et habillée d'une robe en briques réfractaires. Elle s'ouvre au sommet par un gueulard de 1,8 m qui permettait l'enfournement alterné en pierres calcaires et charbon de terre. En bas du four, se trouve l'ébraisoir ou orifice de défournement (grille située à environ 1 m du sol).

        La technique de production de la chaux consistait à déverser par couches successives charbon et pierres calcaires dans la tour. L'ensemble était ensuite cuit à haute température (1.100 C°). La cuisson devait être continue, pendant environ 5 mois, le four étant réalimenté en pierres calcaires et en charbon, au fur et à mesure que les ouvriers récupéraient la chaux à la base du four. Il fallait environ 2 jours pour la cuisson de 40 tonnes de pierres calcaires. Elles provenaient des dépôts éocennes du milieu du tertiaire situés sur l'ilot Saint Michel, la plaine des chaumes et les carrières Sainte Croix.

        La trentaine d'ouvriers produisait entre 600 et 700 tonnes de chaux par an. La chaux était stockée dans le local de 200 m² à l'avant du four, avant d'être chargée par les quais de chargement situés des deux côtés de la route, dans des charrettes nommées " barattes ". Utilisée en agriculture pour amender les sols, la chaux servait également à la construction, puisque le mélange avec de l'eau formait un enduit. En Loire Atlantique, on trouvait des fours à chaux à Erbray près de Châteaubriant et à Avessac en périphérie de Redon.


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