Né à Rennes, d'un père,
agent de ligne aux PTT,
militant syndicaliste et ancien combattant de la Première Guerre, Guy Faisant obtient son brevet industriel de tourneur à l'école d'industrie. Il a 15 ans le 17 juin 1940. Ce jour là, l'aviation allemande bombarde la gare de Rennes et le bilan humain est effrayant : entre 1.500 et 2.000 morts ! En cause, un train de munitions et de mélinite, un explosif puissant stationné près de trois convois de réfugiés belges et du nordde la France, le 212ème régiment d'artillerie français et des soldats britanniques. Nous sommes en pleine Débâcle. Or Guy Faisant se trouve justement sur la passerelle de Quineleu, ce passage aménagé pour les piétons (1927-1992) afin d'enjamber les installations ferroviaires entre le centre-ville et la place de la gare. Son sentiment anti-allemand, déjà présent dans son éducation grandit après cet épisode tragique.
À la fin de 1940, il est contacté par un
membre de l'O.S pour
recruter, au sein de l'école, des jeunes hostiles à l'occupation. Des
collégiens s'assemblent autour de Guy : Gilbert Anquetil, Jean Annick,
Michel Goltais, Jacques Tarrière, Yves Le Moigne et Pascal Lafaye. Ils distribuent des tracts du groupe de la Résistance de la SNCF,
lacèrent des affiches prônant la collaboration, détruisent des panneaux
de signalisation allemands. Le 17 juin 1941, malgré l'interdiction, ils vont fleurir au cimetière de l'Est, les tombes des victimes du bombardement allemand survenu
un an auparavant.

Le 10 janvier 1944 (!!!), à Breslau, Guy Faisant, ses camarades, comparaissent
devant le Sonder-Gericht (Tribunal Spécial). Tous sont condamnés aux travaux forcés, sauf Marie Lafaye qui est
condamnée à la réclusion et meurt à Ravensbrück. Les Rennais sont
envoyés dans une prison atelier de Schweidnitz, où ils doivent fabriquer
des pièces. Pascal Lafaye, n'ayant pas d'expérience est
quant à lui dirigé au Camp de Mittelbau, bientôt rejoint par Jacques Tarrière.
Ce dernier y meurt d'épuisement le 1er mars 1945 alors que Pascal Lafaye est tué pendant
le bombardement du camp du 8 avril. Pendant ce temps là, du fait de l'avancée de l'armée soviétique, Guy et ses camarades
sont transférés à pied sur 60 kilomètres et par –25 degrés, à Hirschberg,
dépendant du camp de concentration de Gross-Rosen. Ils seront libérés le
8 mai 1945 par les Soviétiques.
Guy Faisant rentre à Rennes, le 10 juin 1945. Le groupe de collégiens de
l'École d'Industrie est incorporé aux Francs-Tireurs et Partisans
Français (F.T.P.F.). L'ancien déporté devient sergent FFI. Grand
invalide de guerre, physiquement, il se remet doucement. Il suit des cours du soir à l'École des Beaux-Arts pour passer un
examen de dessinateur, puis en 1946, entre comme dessinateur à
l'Intendance Militaire. En 1948, Guy épouse Jeannine et ils auront deux
enfants et six petits-enfants.
Il passe un concours d'entrée aux Ponts et Chaussées en 1954. Retraité en 1980, il peut alors consacrer plus
de temps à 2 activités : les Hospitaliers Sauveteurs Bretons (H.S.B.)
et la défense des intérêts moraux et matériels des anciens résistants
et déportés. Pour la défense de ses anciens camarades de déportation, il
s'investit dans différents comités. Guy devient le président de la
section rennaise de la Fédération Nationale des Déportés, Internés,
Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.). Privé de la parole, il se fait malgré tout un
devoir de participer à toutes les grandes manifestations mémorielles...
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