Dès sa création par décret impérial de Napoléon III, signé du ministre de la Marine Prosper Chasseloup-Laubat, l’École des Pupilles de la marine s’installe dans le corps principal et l’aile Nord de l’ancien séminaire des jésuites qui deviendra plus tard la caserne Guépin. Y étaient alors admis les fils de quartiers maîtres ou de matelots de la
Flotte orphelins de père et de mère, dès l’âge de 7 ans, à 7 ans
s’ils ont perdu un de leur parent, ainsi que les fils des
ouvriers des arsenaux orphelins de père et de mère. Cette
initiative est accueillie partout avec la plus grande faveur, le poète
brestois Pierre Derrien adressant un poème de gratitude au Préfet
maritime de Brest aussitôt transmis au ministre de la marine. On y lit
entre autres :
" Béni soit l’Empereur dont la sollicitude S’étend avec amour, avec mansuétude sur les enfants chéris des braves matelots qui, poussés par la Gloire et l’Honneur de la France s’en vont sur l’Océan jouer leur existence contre les aquilons et la fureur des flots ! "
Les premières mises de fond sont assurées par des dons particuliers et
par la Caisse des Invalides ; en 1868 la marine décide d’inscrire au
budget les crédits nécessaires à son fonctionnement. En effet, en 1865, l'école accueille déjà 250 garçons placés sous la direction des Frères des Écoles Chrétiennes. Ces enseignants sont remplacés par des officiers mariniers et des instituteurs de la flotte retraités. Le séjour à l’École s’étale jusqu’à la treizième année. La formation se
poursuit alors à l’École des Mousses, ou dans la vie civile pour ceux
qui rejoignent leur famille.
En 1882 l’école est transférée à " La Villeneuve ", à 4 kilomètres de Brest, dans les bâtiments de l’ancienne fonderie de la marine qui dispose d’un étang artificiel. Un premier dortoir est mis à la disposition des élèves, tandis que dans la cour une maquette de navire grandeur nature permet d’enseigner aux pupilles les rudiments de la vie maritime.
En 1882 l’école est transférée à " La Villeneuve ", à 4 kilomètres de Brest, dans les bâtiments de l’ancienne fonderie de la marine qui dispose d’un étang artificiel. Un premier dortoir est mis à la disposition des élèves, tandis que dans la cour une maquette de navire grandeur nature permet d’enseigner aux pupilles les rudiments de la vie maritime.

En 1923 le rôle humanitaire disparaît, l’École devient
complètement militaire. On institue une admission provisoire pour les
candidats dépourvus du certificat d’études. Après 3 mois, ils
peuvent poursuivre l’enseignement à l’issue d’un examen. Les troupes d'occupation allemande autorisent le déplacement de l’école à Toulon, elle s’installe à Saint-Mandrier et fonctionne dans des conditions acceptables à bord du cuirassé L’Océan. En 1942, les forces allemandes envahissent la zone
libre et investissent le port de Toulon, la flotte militaire française
se saborde ; les jeunes pupilles sont transférés en catastrophe à Cahors, " chez l’habitant ". Après la victoire des Alliés, l’école va retrouver la Bretagne, mais à Plougonvelin (Berthaume), où depuis le mois d’octobre 1944 des travaux sont engagés par la marine pour la recevoir.
Les élèves admis à Bertheaume ne sont plus les gamins des origines, ce sont des adolescents titulaires du certificat d’études primaires, âgés de 14 à 15 ans, priorité étant toujours donnée aux " Pupilles de la Nation ". Ils sont habillés en " marine " avec le bonnet à pompon rouge. Leur régime est celui de l’internat, vacances à Noël, Pâques et mois
d’août. lls ne sortent de leur casernement que le dimanche après-midi,
été comme hiver, par groupes d’une trentaine avec
leurs gradés. Le sort de L’école est remis en question et par circulaire
ministérielle du 28 juillet 1958. Fin 1958, l’École des Pupilles cesse définitivement son activité après 96 années d’existence.
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