1902 : instants de vie nantaise, fait divers dramatique

Papeterie Gouraud en 1910.

Chantenay, samedi 22 novembre 1902. 5h50

        Les premiers trains commencent à bouger. Ils se préparent pour une nouvelle journée. Un ballet de wagons avancent, reculent, manœuvrent sur les rails, dans la nuit encore dominante. AU même moment, madame Chauvet, 25 ans, se rend à la Papeterie Gouraud, pour, elle aussi, commencer sa journée. Elle traverse la voie de chemin de fer. Pour éviter un long détour, elle décide de se faufiler sous un wagon stationné. Les trains bougent comme des portes coulissantes. Un coup en avant, un coup en arrière. La nuit est ténébreuse, on y voit pas très clair.

        Un train faisant une manœuvre et percute la jeune Chauvet, les papèteries Gouraud ne la verront pas à son poste aujourd'hui. La pauvre femme est coupée en deux. Le conducteur de train ne s'en est pas rendu compte. Il n'y a pas eu de cri de la malheureuse. La mort à fauchée instantanément !

        Le lendemain, les journaux rendent compte du drame aux Nantais. Plusieurs de ces médias relatent l'affaire et pointe un problème sur les lieux de l'accident : il n'y pas de passerelle. En effet, de nombreux ouvriers, comme la jeune Chauvet, traversent les voies de chemin de fer comme pour un raccourci, pour se rendre plus rapidement à leur travail. La ville de Chantenay n'étant " pas très riche " dixit son maire, avait déjà fait plusieurs demandes d'aides financières pour la construction d'une passerelle, à la compagnie ferroviaire, ainsi que le concours des usines avoisinantes pour la sauvegarde de la vie de leurs ouvriers passant sur les lieux.

        Les obsèques de la victime furent payé par la ville de Chantenay et la Municipalité Républicaine fut largement présente pendant le convoi funèbre.

Info du Journal L'Avant Garde de Nantes et de L'ouest, du 23 novembre 1902.
(Organe de propagande Républicaine et Socialiste).


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