Jouand (E.), « L’internement des nomades en Loire-Inférieure », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 115-1 | 2008, 189-220. 
        Créé sur ordre des autorités allemandes, le camp pour nomades de La 
Forge-Choisel (Loire-Inférieure) accueillit plus de 350 itinérants entre novembre 1940 et mai 1942. Dans ce camp placé sous la 
responsabilité des autorités locales françaises, les nomades connurent 
des conditions de vie très difficiles, probablement les plus difficiles 
de celles de tous les camps d’internement pour nomades situés sur le 
territoire français durant cette période. Cet article se propose ici de 
les décrire, d’en montrer toutes les difficultés et les mesures ayant 
été prises pour pallier les problèmes rencontrés. Il entreprend 
également de saisir la part de responsabilité des autorités allemandes 
et des autorités françaises vis-à-vis de cette mesure d’internement.
Extrait :
        " Lorsque le camp ouvre ses portes le 
11 novembre 1940, peu d’aménagements ont été effectués par le 
sous-préfet. En réalité, seule une clôture a été installée après que le 
sous-préfet ait réquisitionné l’usine désaffectée appartenant à la 
Société Anonyme des Ferriers de l’Ouest. Le camp ainsi encerclé permet 
d’accueillir trois cents nomades. Les bâtiments, en très mauvais état, 
sont inhabitables à l’approche de l’hiver et du froid, si bien que la 
plupart des nomades logent dans leurs roulottes, une douzaine de 
personnes étant parquées dans chaque voiture. Il n’existe ni eau 
potable, ni système de douches, et les WC sont en nombre insuffisant. De
 même, aucun matériel médical n’existe. À peine un mois après 
l’ouverture du camp, fin novembre, 222 personnes sont 
internées dans ce camp insalubre. " 
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| Le Forge, juin 2006. Sur place, pas un seul panneau, juste une plaque commémorative, presque cachée, inaugurée en toute discrétion en 2010 ! | 
La suite ici !
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        Created by order of the German authorities, the camp for the nomads of 
La Forge-Choisel (Loire-Inférieure, France) contained more than 
350 itinerants between November 1940 and May 1942. In this camp 
which was placed under the responsibilities of the local French 
authorities, the nomads endured very harsh living standards, probably 
the hardest of the internment camps for the nomads on the French 
territory at that time. This article relates the internment conditions 
of the nomads in that camp. It also shows all the difficulties and the 
measures taken to solve them. This article also has the ambition to 
measure the respective responsibilities of the German and French 
authorities in regards to the internment.
Pour en savoir plus :
Bernadac (C.), L’Holocauste oublié. Le massacre des Tsiganes, Paris, 1979. Facile à lire et une bible d'informations.
Filhol (E.), La mémoire et l’oubli. L’internement des Tsiganes en France, 1940-1946, Paris, 2004.
Guenter (L.), La persécution des Tsiganes par les nazis, Paris, 474 p, 2003.Peschanski (D.), Les Tsiganes en France. 1939-1946, Paris, 177 p, 1994.
(film) Boutibi (A.), Bourreau (E.), Les Oubliés de Montreuil-Bellay, Candela Production et TV 10 Angers et Canal Cholet, 1992 .



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