Les Celtiques de Guérande




      Du 6 au 11 août 2013 et pour le plus grand plaisir de tous, Guérande a foisonné de couleurs et de sonorités grâce aux Celtiques. Cette année, le festival fêtait ses 23 bougies et consacrait une place d'honneur à la voix. Au programme des 6 jours de fêtes : pas moins de 50 spectacles et animations dans les rues de la ville et plus de 500 invités dont le bagad de Nantes, le cercle de Clisson, mais j'y reviendrai plus-tard.




Mes photographies des Celtiques de Guérande, 11.08.2013

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      Le festival Les Celtiques de Guérande se hisse aujourd'hui comme un rendez-vous obligé des festivals d'été en Bretagne. Certes, il demeure dans l'ombre du festival interceltique de Lorient se déroulant aux mêmes dates. Non seulement cette concomitance n'empêche pas la venue à Guérande de groupes pour un après-midi ou une journée et de surcroît l'organisation actuelle ne pourrait faire face à un afflux comparable de population sur la commune. Il faut savoir que les Celtiques sont nés de la volonté commune de l'association Bro Gwenrann et de la municipalité guérandaise. Cette dernière renouvelle ainsi, par ses actions, son activisme en faveur de la Bretagne (Cf. la ville s'est notamment engagée pour un rattachement de la Loire Atlantique à la région bretonne). Cette engagement traduit enfin le sentiment breton très présent dans la presqu'île.

      Bro Gwenrann est un cercle, c'est à dire un groupe de danseurs traditionnels breton. Bro signifie pays et Gwenrann est le nom breton pour Guérande. Traduit Gwenrann signifierait saint ou bienheureux. Cette association créée en 1949 est aujourd'hui composée de 110 membres dont environ 45 enfants. Le calcul est alors très vite fait : il est impossible de développer le concept du FIL* (* Festival interceltique de Lorient) à Guérande. Pourtant en cette édition 2013, 180 bénévoles ont accueilli chez eux, ont substanté et guidé dans la ville les différents invités. Et le festival fut encore un grand succès.


      Mêlant artistes confirmés et jeunes talents les festivaliers ont pu entendre et contempler les voix de Yann Fanch Kemeneur, de Marthe Vassalo, d'Annie Ebrel, d'Hamon Martin Quintet, et écouter les musiques des galiciens La Banda de Gaïta "Castro Bergidum", du Bagad de Nantes, Brasture un groupe d'Asturiens et de Bretons .... . Étaient également présent des artisans traditionnels du pays, des cercles avec leurs habits traditionnels. Le détail du festival 2013 est à retrouver ici, ci-dessous la vidéo de présentation.



     En ce 11 août, notre guide dans les rues de Guérande se prénommait Noëlla. Elle était joviale, souriante, et très agréable. Je retiendrais surtout d'elle son don pour être abordée par tous sans aucun a priori de sa part. Et puis, elle savait mener sa barque comme on dit par chez nous. Il fallait voir son autorité naturelle pour frayer un passage au Bagad parmi les passants. Nous sommes arrivés vers 10 h et le car s'est stationné boulevard du Nord, en face de la tour Sainte Anne. Les cercles nous avaient précédé et au fil des minutes écoulées, les personnes se transformaient en revêtant les habits traditionnels. J'ai notamment photographié le cercle Sterenn Ar Goued de La Méaugon près de Saint-Brieuc (Cf. ci dessus les deux couples près des remparts). Après une première représentation à la sortie de la messe de la Collégiale Saint-Aubin, le bagad de Nantes est allé déjeuner dans le centre culturel Athanor transformé pour l'occasion en cantine. Ensuite, à 14 h 30, les différents cercles, les gaïtas galiciennes se positionnent sur le boulevard du Nord en vue du défilé. Le Bagad de Nantes fermera la marche. Le cortège s'ébranle, les passants sont nombreux, et même le soleil tape franchement alors que le temps prévu était la pluie. En rang par 5, le bagad progresse, gêné ici et là par les rétrécissements dues aux spectateurs. A l'avant, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de photographier comme je voulais la marche du bagad, assez occupé à leur frayer un chemin. L'entrée dans la ville intramuros par la porte Saint-Michel fut splendide. Les marches (airs musicaux) choisies par le penn-soner (le chef d'orchestre d'un bagad) étaient sans doute usantes mais d'un bon niveau, heureusement la fin du parcours arrive bientôt. Pas le temps de souffler, il nous faut rejoindre l'église Notre Dame la Blanche, rue de Bizienne, alors que nous étions Passage Saint Gwénolé. Et qui dit changement de lieu équivaut au transport de toutes les percussions : grosse caisse, tambours et cymbales montés sur des pieds, djembé ... . Pour vous donner une idée, la seule grosse caisse pèse environ 15 kg. A la fin de la journée, ces divers transports pèseront sur la fatigue collective. Le parvis de l'église était vraiment trop étroit si bien que spectateurs et musiciens n'ont guère eu assez d'espace. En plus le soleil de face rendait presque l'instant pénible. Cette prestation fut certainement la moins réussie par le bagad. La dernière prestation se situait au niveau du chœur de la Collégiale, re-démontage du matériel, re-transport etc... . Nous attendons sous une tente, enfin à l'ombre et assis, que les autres groupes se produisent sur la scène. Il est 17 h environ. Après ses efforts, les musiciens se voient offrir un sandwich et des boissons. Puis vient l'heure de la dernière prestation. En compagnie du cercle de Clisson, le bagad de Nantes jouera sur scène le même air joué au Zénith de Paris. Les spectateurs semblent enthousiastes.

Nef de la Collégiale.
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     J'ai eu tout juste le temps d'entrer dans la Collégiale Saint-Aubin. Sombre, fraîche, elle sentait bon l'humidité. Je m'assois enfin. Ses vitraux sont intéressants, notamment ceux tout en nuances de bleus sur l'un des côtés du transept. Mais soudain, une cloche retentit, le bâtiment ferme, il est 18 heures 10. Tout juste le temps d'observer deux gisants anciens dont les noms m'échappent avant de passer la porte. Juste le temps de vagabonder un peu à l'intérieur des remparts, il est déjà l'heure de rejoindre le car avec mes fameuses cymbales, servant accessoirement de parasols lorsqu'on les trimballe. Plus le car se rapproche et plus elles pèsent 2 tonnes, et puis j'ai mal aux pieds. Mais qu'est ce que la journée fut agréable, grisante.









Bilan des Celtiques de Guérande : une réussite, Ouest-France, article du 11.08.2013.

H.M

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